Une nouvelle espèce de champignon parasite des mille-pattes vient d’être découverte par la biologiste Ana Sofia Reboleira. Rien d’exceptionnel ? Cette espèce a pu être identifiée grâce au partage d’une photo sur… le réseau social Twitter. Une première, dans le monde scientifique !
D’une photo partagée à la découverte d’une nouvelle espèce
Cette histoire inattendue, qui a menée à la découverte d’une nouvelle espèce de champignon, débute de manière tout à fait banale. Ana Sofia Reboleira, chercheuse au Musée d’histoire naturelle du Danemark, déroule son fil d’actualité sur Twitter. Au milieu des photos de pâtisseries et vidéos de chats que l’on imagine, un tweet attire son attention.
That early vote earned you a close-up of Cambala annulata, one of the royal crested millipedes! Notice its neat line of eyes! Usually millipede eyes are in a triangular field when present. pic.twitter.com/CRaNy33xFO
— Derek Hennen, Ph.D. (@derekhennen) October 31, 2018
Ce message, posté par le chercheur américain Derek Hennen du centre Virginia Tech (Virginie, Etats-Unis), représente la photo macroscopique d’un mille-pattes. Ce spécimen appartient à l’espèce Cambala annulata, que l’on trouve en Amérique du nord. Sur l’animal, Ana Sofia Reboleira distingue de minuscules protubérances : “quelque chose qui ressemble à un champignon”.

Suite à cela, la biologiste et son collègue Henrik Enghoff se plongent dans la vérification des collections du musée. Ils trouvent plusieurs spécimens de ces champignons sur les mille-pattes américains. Mieux encore, ce champignon parasite n’a encore jamais été documenté !
Ainsi cette nouvelle espèce, nommée Troglomyces twitteri, est un parasite fongique minuscule de l’ordre des Laboulbeniales. D’après les biologistes, ce champignon s’attaque aux insectes et en particulier aux mille-pattes. Il vit à l’extérieur de son hôte et cible la région des organes reproducteurs.

Crédits – Université de Copenhague, Danemark
Réseaux sociaux et collections de musées, des ressources scientifiques complémentaires
Selon la scientifique Ana Sofia Reboleira, “c’est la première fois qu’une espèce est découverte via Twitter”. Dans un communiqué, elle s’exprime sur l’importance que peuvent revêtir les réseaux sociaux pour faire avancer la recherche scientifique. En effet, le nombre et la qualité des données partagées font que les réseaux sociaux jouent un rôle “de plus en plus important dans la recherche”.
Cependant, la biologiste précise également que la découverte de cette nouvelle espèce de parasite fongique n’aurait pas été possible sans la vaste collection du Musée d’histoire naturelle du Danemark. “Il y a bien plus de découvertes à faire dans ces collections que nous ne l’imaginons”, annonce-t-elle encore. Un argument de plus en faveur de la valeur des collections biologiques préservées dans les musées.