Qu’est-ce que les adjuvants ? Pourquoi en ajoute-t-on dans les vaccins ? Que reproche-t-on à l’aluminium en tant qu’adjuvant ? Je vous propose aujourd’hui une piqûre de rappel sur la question des adjuvants vaccinaux, ainsi qu’un focus sur les sels d’aluminium.
Rappel sur la composition d’un vaccin
Pour mémoire, un vaccin classique se compose de peu d’ingrédients :
- un pathogène (vivant, atténué ou mort),
- une solution saline ou de l’eau stérile.
Mais d’autres substances peuvent venir s’ajouter à cette liste afin d’améliorer la conservation ou l’efficacité d’un vaccin.
On trouve ainsi :
- des agents de conservation,
- des stabilisants,
- ou encore nos fameux adjuvants.
Ces différents produits constituent une part infime de la composition d’un vaccin, lorsqu’ils sont présents.
Définition et rôle des adjuvants
Depuis près d’un siècle maintenant, on intègre les adjuvants dans la composition de nombreux vaccins. Entre amélioration de l’efficacité vaccinale et facilitation du développement de vaccins dans les situations d’urgence sanitaires, ces adjuvants ont un rôle clé.
Qu’est-ce qu’un adjuvant de vaccin ?
L’adjuvant est un composant non obligatoire que l’on peut ajouter dans un vaccin pour en augmenter l’efficacité. Ainsi, on utilise ce produit notamment pour produire des vaccins inactivés (pour lesquels le pathogène est mort) ou des vaccins synthétiques (dans lesquels on utilise seulement l’antigène du virus ou de la bactérie associé à une protéine).
D’après l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm), une trentaine de vaccins destinés aux enfants comme aux adultes contiennent des adjuvants, en France.
A quoi sert un adjuvant ?
Le nom “adjuvant” est tiré du latin adjuvare, qui signifie “aider”. Ainsi, ces produits viennent améliorer l’efficacité d’une préparation vaccinale. Pour ce faire, les adjuvants augmentent, prolongent et accélèrent la réponse immunitaire.
Ce sont notamment ces adjuvants qui vont donner le signal d’alarme au système immunitaire pour déclencher la production d’anticorps. Sans réponse immunitaire suffisante, un vaccin serait en effet inefficace.
Du fait d’une meilleure réaction de l’organisme face à au pathogène, les adjuvants permettent d’intégrer une dose moindre d’antigènes de virus ou bactérie, par dose de vaccin. De même, ces substances diminuent le nombre de doses nécessaires pour que la vaccination soit efficace et l’organisme immunisé.
Quels sont les différents produits utilisés comme adjuvants vaccinaux ?
On utilise diverses substances dans les préparations vaccinales, dont les plus utilisées sont les sels d’aluminium. En effet, ces adjuvants entrant dans les compositions vaccinales depuis plus de 90 ans maintenant !
Néanmoins, avec les progrès de la recherche en médecine, de nouveaux adjuvants vaccinaux ont vu le jour depuis quelques décennies. On compte ainsi :
- le squalène,
- des dérivés microbiens,
- des vésicules artificielles.
On emploi ces substances nouvelle génération dans différents cas de figure. Par exemple, on les ajoutera à un vaccin pour lequel les sels d’aluminium sont inefficaces, comme dans le cas de la grippe. Egalement, il est possible d’employer ces nouveaux adjuvants pour renforcer les effets de l’aluminium.
Que reproche-t-on aux sels d’aluminium dans les vaccins ?
Depuis les années 2000, on entend régulièrement parler de possibles effets néfastes des sels d’aluminium, lors de débats autour de la vaccination. Ces adjuvants sont pointés du doigt pour être à l’origine de cancers, troubles du spectre autistique, myofasciite à macrophages (lésions musculaires) et autres maladies plus ou moins graves.
Il est à noter qu’à l’heure actuelle, aucune étude scientifique n’a démontré de lien formel entre les vaccins à adjuvants contenant de l’aluminium et les pathologies qu’on les accuse d’induire. Les causes de la myofasciite à macrophages par exemple, sont encore mal connues. Entre autres, les scientifiques suspectent une prédisposition génétique. Cette théorie fait encore aujourd’hui l’objet de recherches.
Egalement, il faut rappeler que nous absorbons quotidiennement entre 7 et 9 milligrammes d’aluminium à travers notre alimentation. En comparaison, une dose de vaccin ne contient qu’entre 0,125 et 0,85 milligrammes de cet adjuvant.
De plus, seule une petite quantité de ce nutriment circule par le biais du système sanguin. Le reste est éliminé par les reins et les selles. Notre organisme traite et élimine l’aluminium des vaccins de la même manière que celui contenu dans les aliments.
Enfin, bien que le lien entre les vaccins à sels d’aluminium et diverses maladies ne soit pas prouvé, les recherches continuent pour développer de nouveaux adjuvants. En attendant, les personnes dont le système immunitaire est plus vulnérable que la normale (femmes enceintes, personnes âgées, personnes atteintes de maladies auto-immunes, etc.) sont vaccinées à l’aide de formulations sans adjuvants.