Aujourd’hui 22 avril 2020, se tient la 50e édition du Jour de la Terre, placé sous le signe de l’action pour le climat. Il m’a donc semblé de vigueur de partager quelques informations sur l’impact du réchauffement climatique sur la biodiversité mondiale.
Le changement climatique, cause d’une forte perte de la biodiversité
Dans leur étude parue ce 8 avril dans la revue Nature, des scientifiques de l’University College London – Royaume-Uni – montrent le lien entre le changement climatique en cours et l’effondrement généralisé de la biodiversité.
Selon Alex Pigot, l’un des auteurs de l’étude, “nous ne sommes pas sur une pente glissante mais au bord d’une série de falaises”. Pour cause : c’est une multitude de vagues de perturbations écologiques, qui ressort des modélisations des chercheurs.
Contrairement à ce que l’on pensait, les risques du changement climatique sur la biodiversité n’augmentent pas progressivement. La plupart des espèces survivent et font face à la montée des températures, jusqu’à ce qu’un seuil soit franchi. A ce moment, de nombreuses espèces se retrouvent confrontées à des conditions environnementales inédites auxquelles elles ne parviennent pas toujours à s’adapter.
Des risques étudiés pour plus de 30 000 espèces animales et végétales
En premier lieu, les chercheurs ont étudié les conditions environnementales dans lesquelles chaque espèce animale ou végétale peut survivre : température, précipitations, etc. Ce travail a été réalisé à partir des relevés disponibles depuis 1850.
Ils ont ensuite comparé ces données climatiques avec les aires de répartition – zones géographiques dans lesquelles les espèces sont présentes – de 30 652 espèces d’oiseaux, mammifères, amphibiens, poissons, reptiles et plantes. Les aires de répartition géographique des diverses espèces sont disponibles pour des régions situées tout autour du globe. Ces régions sont découpées en cellules de 100 x 100 km.
Les scientifiques ont ensuite croisé leurs résultats avec un modèle climatique proposant des projections jusqu’en 2100. Cela leur a permis de prédire quand les espèces de chaque cellule commenceront à connaître un réchauffement climatique significativement plus marqué. D’après Christopher Trisos, chercheur à l’Université du Cap – Afrique du Sud -, “une fois ces températures atteintes, nous nous attendons à des extinctions massives”.

Un scénario pessimiste pour la biodiversité face au réchauffement climatique
Les résultats de l’étude ainsi menée dressent un tableau pessimiste de l’avenir de la biodiversité face à l’élévation globale des températures. En effet sur l’ensemble des communautés étudiées, 73 % des espèces en moyenne franchissent dans une même décennie un seuil de température qui les place hors de leur zone de confort.
S’il y a fort à parier que de nombreuses espèces animales et végétales auront du mal à s’adapter au réchauffement climatique, certaines pourraient néanmoins faire montre d’une adaptabilité surprenante. Croisons les doigts !
Pour un scénario prédisant un changement climatique à +4 °C d’ici 2100, les scientifiques pensent qu’au moins 15 % des espèces subiront un “événement d’exposition brutale”. Celui-ci amènerait plus d’une espèce sur cinq à franchir un seuil de température fatidique au cours d’une même décennie.
Cette situation laisse envisager la possibilité de dégâts irréversibles au fonctionnement de la biodiversité marine et des écosystèmes des océans tropicaux d’ici 2030. Pour les régions situées à des latitudes plus élevées ainsi que dans les forêts tropicales, cette échéance est estimée à 2050. Nos sociétés quant à elles, devraient être en péril dès les années 2040.
Agissons pour le climat
Le Jour de la Terre permet, entre autres, d’appuyer la nécessité d’agir en faveur du climat. Je ne reviendrai pas davantage sur le sinistre scénario qui, semble-t-il, nous attend. Mais chacun d’entre nous, chaque jour, peut agir à son échelle.
Vous pouvez réaliser de nombreuses actions quotidiennes pour contribuer à limiter l’impact du réchauffement climatique. Pas seulement parce que vous n’en pouvez plus des canicules estivales, mais parce que, peut-être, en agissant tous ensemble, c’est la richesse de la biodiversité et des écosystèmes mondiaux que nous pourrons épargner au maximum.
Alors, on agit ?